L'automne est souvent l'occasion de découvertes incroyables en forêt. Pourtant, même sous nos latitudes... le danger guette ...
L'imagerie populaire nous a habitué à regarder les champignons avec bienveillance. Disney , mais aussi les pâtissiers, les fabricants d'objets de déco pour enfants ont réussi à faire passer le joli champignon rouge aux points blancs pour un champignon sympathique.
l' Amanite tue mouche
La vilaine bonne copine....
L'Amanite tue-mouches ou fausse oronge (Amanita muscaria), est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Amanitaceae. Toxique et psychotrope, c'est l'un des nombreux représentants du genre des amanites, et certainement le plus connu.
Originaire des régions tempérées de l'hémisphère nord, Amanita muscaria a été introduite accidentellement dans de nombreux pays de l'hémisphère sud, principalement comme symbiote des pins cultivés, et est devenue cosmopolite. Elle s'associe avec les racines de différents feuillus et conifères.
L'intoxication par Amanita muscaria n'est que très rarement mortelle. Cette espèce est surtout connue pour être hallucinogène. Son principal constituant psycho-actif est le muscimole. Le champignon a donné son nom à la muscarine, poison du système nerveux parasympathique qu'il contient en très faible quantité, et à un type de récepteurs cellulaires, les récepteurs muscariniques.
Plusieurs variétés ont été identifiées. La variété muscaria est la plus courante et la plus reconnaissable. Il s'agit d'un sporophore de grande taille, au stipe blanc et à l'hyménium à lames blanches, avec un chapeau couvert d'une cuticule rouge foncé, parsemée de points blancs. Les autres variétés, plus rares, diffèrent par la couleur du dessus du chapeau. Ce sont les variétés orangées guessowii, flavivolvata et formosa.
Le danger pour les enfants est évident..
Symptômes en cas d'ingestion
Les effets des amanites tue-mouches sont connus pour être imprévisibles.
Selon l'habitat et la quantité ingérée (rapportée au poids corporel), les effets vont des nausées et douleurs abdominales à la somnolence en passant par la crise pseudo-cholinergique (hypotension artérielle, sudation, hypersalivation), les bourdonnement d'oreilles, les distorsions visuelles, l'euphorie, l'ataxie et les troubles de l'équilibre.
Dans les cas les plus sévères survient un délire, similaire à celui causé par l'intoxication aux anticholinergiques, caractérisé par des accès d'agitation avec confusion, hallucinations et irritabilité, suivis d'épisodes de dépression du système nerveux central avec altération de la conscience.
Une crise convulsive et un coma peuvent survenir dans les cas les plus graves. Les symptômes apparaissent typiquement entre 30 et 90 minutes après l'ingestion et sont maximaux dans les trois heures, mais certains peuvent se prolonger plusieurs jours. Dans la majorité de cas la rémission est complète au bout de 12 à 24 heures.
Les effets sont extrêmement variables d'une personne à l'autre, des doses équivalentes donnant des réactions différentes. Des céphalées sont parfois rapportées, pouvant durer jusqu'à dix heures. Une amnésie rétrograde et une somnolence peuvent suivre la rémission.
Traitement en cas d'ingestion
Il est évident qu'à la moindre suspicion on contacte le centre anti poison - 03 83 22 50 50 à Nancy - , le médecin ou les services d'urgences - 15 ou 112
Un avis médical doit être pris devant toute suspicion d'empoisonnement, et un centre antipoison contacté. Le traitement initial consiste en une décontamination gastrique. Si l'ingestion date de moins de quatre heures, le charbon activé peut être utilisé pour limiter l'absorption du champignon. Le lavage gastrique peut être envisagé si l'ingestion remonte à moins d'une heure. L'induction de vomissements par sirop d'ipéca n'est plus recommandée à quelque moment que ce soit.
Il n'existe aucun antidote et le traitement de l'intoxication reste symptomatique, sous surveillance médicale continue. Bien que les patients puissent présenter des symptômes évoquant un syndrome cholinergique ou, au contraire, anticholinergique, l'utilisation de l'atropine et des inhibiteurs de l'acétylcholinestérase comme antidotes n'est pas recommandée. En effet le muscimole et l'acide iboténique ne donnent pas de véritable syndrome (anti)cholinergique et n'ont pas d'activité sur les récepteurs muscariniques.
Les intoxications graves avec délire et agitation sont une urgence médicale et imposent une hospitalisation. Le traitement comporte la mise au calme et, si nécessaire, une contention physique. Les benzodiazépines comme le diazépam et le lorazépam peuvent être employées pour contrôler l'agitation, l'agressivité, l'hyperactivité musculaire, et les convulsions, mais imposent une surveillance rapprochée en raison du risque d'accroissement de l'effet dépresseur respiratoire du muscimole.
Les vomissements répétés sont rares, mais ils peuvent conduire à des désordres hydro-électrolytiques ; une réhydratation intraveineuse peut alors être nécessaire. Dans les cas les plus sérieux, une hospitalisation en réanimation peut s'imposer. L'intubation et la ventilation mécanique peuvent être nécessaires en cas de troubles de la conscience et de coma. Les toxines d'Amanita muscaria sont dialysables, mais ce traitement lourd n'est en pratique jamais utile
Le pronostic d'une intoxication est généralement bon, sous réserve d'une prise en charge adaptée.
(source : wikipedia)
Pour conclure... puisque cet article s'adresse tant aux enfants qu'aux parents ou aux animateurs... quand on entend "oh! le joli champignon!" ... le "vigilomètre " passe immédiatement dans le rouge !
La nature est bien faite, elle signale très souvent sa toxicité par des couleurs vives, ce qui ne signifie en rien que tout ce qui est rouge dans la nature soit mauvais, mais c'est un premier indice. Sachant que la principale cause d'intoxication est la confusion, le conseil que je donne toujours aux amateurs et aux enfants est de ne cueillir que ce qu'on maîtrise et, quand on a un seul doute .. On ne touche même pas.
Voici quelques exemple de champignons mortels aux beaux atours ...
et , dans le même ordre d'idée, de très jolis fruits .... toxiques
Bruno , Coach Bushcraft du Péri